Lettre à l’Ancien Combattant inconnu

17/08/2025

Lettre à l'Ancien Combattant inconnu

Par le Collectif Citoyenneté Française et le Haut Conseil de la Citoyenneté Réparatrice (HCCR).

D'où veniez-vous ? Qu'espériez-vous ? Qu'aviez-vous laissé derrière vous lorsque vous avez endossé l'uniforme ?Peu importe, finalement. Car à l'instant où vous avez prêté serment, vous étiez devenu un fils de France.Comme tant d'autres, vos pas ont foulé les mêmes terrains, vos mains ont serré les mêmes armes, vos yeux ont vu la même poussière, la même boue, le même sang. Vous n'aviez pas demandé à ce que votre nom reste dans les livres, ni que vos enfants portent une étiquette dans les registres. Vous n'aviez demandé qu'une seule chose : que le drapeau que vous serviez se souvienne de vous comme d'un citoyen à part entière.

Et pourtant, combien d'entre vous ont été relégués dans l'ombre ? Combien ont vu leur sacrifice classé, archivé, réduit à une mention administrative qui ne dit rien du courage, mais tout de la distance que la République a parfois mise avec les siens ? Nous, descendants, nous portons encore la trace de ce silence. Mais nous portons aussi votre héritage. Comme la flamme sous l'Arc de Triomphe, nous entretenons le feu de votre engagement. Nous savons que la France ne s'est jamais construite par la séparation, mais par l'union. Que ses plus grandes victoires ont été obtenues lorsque tous ses enfants, d'où qu'ils viennent, ont marché au même pas.Aujourd'hui, nous n'attendons pas que l'Histoire se souvienne par hasard. Nous lui parlons. 

Nous l'interpellons. Nous exigeons que dans les discours, dans les manuels, dans les lois, la citoyenneté des anciens combattants et de leurs descendants soit nommée, claire, entière. Parce que la citoyenneté n'a pas d'adjectif. Elle se conjugue au présent et au pluriel. 

À vous, ancien combattant inconnu, nous faisons la promesse que votre engagement ne sera pas relégué à une note de bas de page. Nous inscrirons vos noms et ceux de vos frères d'armes dans la grande page de France, aux côtés de toutes celles et ceux qui l'ont défendue.

Et si demain, au détour d'une cérémonie, un enfant demande : « Qui était-il ? », la réponse viendra sans hésitation : C'était un Français. Un citoyen. L'un des nôtres.