Le Quai d'Orsay abandonne les harkis dans les relations franco-algériennes
Depuis la signature des Accords d’Évian et l'accession de l'Algérie à l'indépendance, la France n'a jamais vraiment pris en compte et défendu les attentes et les intérêts des familles de harkis dans les relations franco-algérienne. Ces citoyens français ont été sacrifiés sur l'autel des intérêts économiques et diplomatiques de la France dans ses relations avec les autorités algériennes. Le dossier le plus emblématique de cette cruelle réalité politique française, c'est le droit à la libre-circulation des harkis et de leurs familles entre les deux pays.

Jamais le Quai d'Orsay a osé clairement s'exprimer sur le sujet. Aujourd'hui, dans le contexte des relations tendues avec l'Algérie, après avoir mis le feu diplomatique entre les deux rives de la Méditerranée, le ministère des affaires étrangères assume et s'exprime désormais clairement sur le sujet des harkis dans des relations franco-algérienne à travers une réponse à une question parlementaire de la député RN des Pyrénées Orientales Michèle MARTINEZ, par ailleurs membre de la CNIH.
Pour le Quay d'Orsay, "l'histoire de notre relation avec l'Algérie est marquée par des épisodes
douloureux, dont la mémoire subsiste encore aujourd'hui. Le
gouvernement français est sensible à la détresse ressentie par les
anciens harkis et leurs familles. Le 23 septembre 2021, le Président de
la République reconnaissait le drame des Harkis et de leurs familles en
leur demandant pardon au nom de la Nation. Depuis quelques temps, les
autorités algériennes ont adopté une attitude qui n'est pas à la hauteur
des liens entre nos deux pays. L'attitude hostile et agressive des
autorités algériennes est injustifiable et inacceptable. Nous avons eu
l'occasion de le dire à maintes reprises. Dans ce contexte, nous avons
déjà pris des mesures fermes pour défendre nos intérêts, et nous sommes
prêts à en prendre d'autres, au service de l'intérêt de la France et des
Français, notre seule boussole. Cette crise bilatérale a conduit à la
suspension des échanges entre Paris et Alger. Cet état de fait ne nous
permet pas, à l'heure actuelle, de pouvoir échanger avec les autorités
algériennes sur la situation des harkis".
La prise de position du Quai d'Orsay sur les rapports franco-algériens interroge ? Elle appelle une autre question. Quand les relations entre la France et l'Algérie retrouveront les chemins de l'apaisement, le pouvoir politique français échangera-t-il enfin avec les autorités algériennes sur la situation des harkis et de leurs familles ?
Pendant les soixante dernières années où les relations étaient au beau fixe entre les deux états, les autorités française ont toujours passé sous silence les attentes et attachements des familles de harkis vis-à-vis de leur pays d'origine. Pourquoi demain, ce perpétuel abandon et cette cruelle réalité devraient pouvoir changer ? Un peu de sincérité mesdames et messieurs les politiques et diplomates français ! Les diplomates algériens vous lisent et vous regardent. Et les harkis et leurs enfants attendent, pour leur part, les nouvelles relations franco-algériennes de demain, dans la sincérité et l'amitié entre les deux pays !