Harkis morts à Rivesaltes : des familles déposent plainte contre X pour "recel de cadavre"
Mathieu Isidore de RTL & AFP publié le 22/05/2025 à 14:19
Cinq plaignants issus de familles de harkis, soldats algériens rattachés à l'armée française, décédés après l'indépendance de l'Algérie, entre 1962 et 1965 et enterrés sans sépulture dans l'ancien camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales), ont porté plainte contre X notamment pour "recel de cadavre", a appris l'AFP ce jeudi 22 mai auprès de leur avocat, Me Antoine Ory. Cette plainte a été déposée au parquet de Perpignan.
Entre 1962 et 1965, après l'indépendance de l'Algérie, ce sont plus de 20.000 harkis et membres de leurs familles qui sont passés par le camp Joffre de Rivesaltes, à proximité de Perpignan. Parmi les personnes à déplorer, 146, dont 101 enfants, sont décédés sur place ou à l'hôpital de Perpignan. Plus de la moitié de ces jeunes victimes n'ont pas été retrouvés.

Le 21 février 2025, lors d'une visite de la ministre déléguée à la Mémoire les familles ont appris la nouvelle avec stupéfaction : les dépouilles avaient été déplacées en septembre 1986. À l'automne 2024, des tombes avaient été découvertes sur le périmètre du camp, mais une fois ouvertes, les sépultures se sont révélées vides.
Plainte adressée au procureur de Perpignan
En avril 2025, Patricia Miralles, ministre déléguée à la Mémoire, avait reconnu lors d'une visite à Rivesaltes, qu'il manquait "des éléments" pour comprendre pourquoi ces ossements ont été déplacées, et le cimetière de Rivesaltes rayé de la carte, sans que les familles en aient été informées. La ministre avait aussi détaillé le contenu de quatre caisses contenant des milliers d'ossements retrouvés dans le cimetière communal, qui pourraient être ceux du cimetière harki, "quatre adultes et une cinquantaine d'enfants de 0 à 3 ans".
Source RTL : cliquez