Affaire de l’annexe 4 : une faute historique et morale au sein de la CNIH !
Affaire de l'annexe 4 : une faute historique et morale au sein de la CNIH !
Par les harkis du Loiret
La Commission nationale indépendante Harkis (CNIH), créée du moins pour reconnaître les préjudices subis par les Harkis et leurs familles, a commis l'impensable.
En intégrant dans son rapport d'activité 2023 une annexe 4 rédigée par l'historienne Karima Dirèche, elle a franchi une ligne rouge celle de l'irrespect, de l'humiliation et du mépris à l'égard de ceux qu'elle était censée réparer. Une annexe au goût amer.

Présentée comme une contribution scientifique à la sauce algérienne, cette annexe n'est en réalité qu'un réquisitoire idéologique contre la mémoire des Harkis. Elle qualifie le terme Harki de construction politique, évoque des postures victimaire et communautaire, et insinue que la reconnaissance des préjudices serait instrumentalisée à des fins identitaires ou électoralistes. Pire encore, elle reprend, sans nuance ni contextualisation, la vision algérienne selon laquelle les Harkis seraient des collaborateurs du système colonial.
Cette lecture est non seulement fausse historiquement, mais surtout insultante moralement. Elle nie les choix, les engagements, les souffrances et les humiliations subies par des dizaines de milliers de familles fidèles à la France. Elle fait fi de la réalité des camps, de la relégation, du silence imposé pendant des décennies. Elle oublie que les enfants de Harkis ne réclament pas un privilège, mais la fin d'un mépris d'État qui n'a que trop duré.Karima Dirèche une présence incompréhensible au sein du CNIH ! Ce scandale est aggravé par le fait que Karima Dirèche n'est pas issue d'une famille de Harki, n'a jamais vécu les relégations, et s'est distinguée par des positions connues dans les milieux postcoloniaux.
Comment peut-on justifier sa nomination dans une commission censée panser les plaies des familles de Harkis ? Comment a-t-on pu confier une telle responsabilité à une personnalité qui ne partage ni l'histoire, ni la douleur, ni la légitimité de cette mémoire ? Le fait qu'elle ait été nommée sur proposition du gouvernement et validée par les membres de la CNIH, notamment son président Jean-Marie Bockel, montre une rupture majeure entre l'institution et ceux qu'elle prétend représenter. Le message envoyé est clair : l'histoire des Harkis peut encore être racontée par d'autres, contre eux, sans eux.
L'État français doit répondre…Face à l'indignation légitime, le Conseil d'État a rejeté les recours, estimant que le rapport de la CNIH était un acte préparatoire sans portée juridique. Ce déni institutionnel a conduit plusieurs collectifs à porter l'affaire devant la Cour européenne des droits de l'homme, qui a récemment déclaré la requête recevable. L'affaire est en cours d'instruction. Il s'agira, cette fois, de faire valoir que l'État français, à travers un rapport officiel, a porté atteinte à l'honneur d'une population déjà meurtrie. Un symbole du mépris d'État !
L'affaire de l'annexe 4 dépasse le cas d'un simple texte universitaire elle révèle la persistance d'un mépris d'État à l'égard des Harkis. Elle montre que, derrière les discours de pardon ou de reconnaissance, l'État continue d'instrumentaliser notre histoire, de délégitimer nos paroles et d'inviter des experts qui nous jugent sans nous connaître.Nous, descendants de Harkis, n'avons jamais trahi. Nos parents ont choisi la France. Ils ont cru en ses valeurs. Ce n'est pas à une historienne extérieure, qui n'a jamais mis les pieds dans un camp, de remettre en cause leur engagement. Ce n'est pas à une commission de réparation d'imposer une relecture insultante de notre histoire.L'humiliation change de camp n'est ce pas ?
Nous n'accepterons plus le silence. Nous n'accepterons plus l'humiliation. Si la justice française nous a fermés la porte, alors la justice européenne sera notre tribune. Ce combat est celui de la dignité, de la mémoire et de la vérité. Nous demandons la retrait immédiat de cette annexe du rapport de la CNIH, et l'ouverture d'un débat transparent sur la composition même de cette commission. Il ne saurait y avoir de réparation sincère sans respect total des personnes concernées.
Vive les Harkis et leurs enfant ! Vive une République fidèle à sa promesse !
Les harkis du Loiret